Présentation

Marie-Thérèse Latuner est une artiste plasticienne qui réalise des installations et des performances qui mettent en jeu le dessin, hors papier, le sol et l’espace des corps, en utilisant des poudres comme matériau privilégié, pour cette célébration de l’éphémère et de la fragilité.

Sa pratique emprunte à d’autres cultures, d’autres pratiques rituelles qu’elle a rencontré lors de ses nombreux voyages. Ces échanges ont commencé en Inde du Sud où elle séjourne à de nombreuses reprises, et où elle apprend la pratique rituelle des kolam, dessins auspicieux tracés à l’aube par les femmes, sur les seuils des maisons. Elle croisera d’autres pratiques de dessins éphémères : dessins de henné au Maroc ou sandpaintings auprès de la communauté Navajo en Arizona, lors de son séjour dans l’Ouest américain.
Ces pratiques de dessins rituels se construisent avec les matériaux des lieux alentours, de même la pratique de Marie-Thérèse Latuner charrie différentes poudres en lien avec les lieux : poudres de calcaire des dessins de seuils indiens, poudres végétales des artistes/officiants des temples du Kerala, grès des Vosges, henné et argiles du Maroc, sables, grès des canyons de l’Arizona, poudre volcanique…

Chaque installation devient un condensé du paysage proche, dans cette pratique qui explore l’in situ.
Ces pratiques de dessins au sol ont aussi en commun leur effacement ritualisé. Pour donner à voir le geste de l’effacement, elle a collaboré avec des danseuses et danseurs contemporains, mais également avec d’autres pratiques de gestes ritualisés.
Le dessin n’est pas détruit mais se transforme dans ce moment singulier de la performance.

Elle a réalisé en 2013 une thèse en Arts plastiques concernant ses recherches « Dessin – Pratiques rituelles – Danse : porosités et transports » sous la direction de Khalil M’Rabet à l’Université d’Aix-Marseille.

Son travail a été exposé entre autres, au Centre d’Art contemporain Chanot de Clamart, au Musée National des Arts asiatiques – Guimet dans le cadre de la Nuit des Musées Paris, pour Hermès à Pantin, à l’Institut des Cultures d’Islam, en résidence au Centre d’Art contemporain Ifitry au Maroc, au centre d’art Le Real Mogador à Essaouira au Maroc, en résidence à l’Alliance française de Pondichéry en Inde.
Elle est par ailleurs professeure agrégée d’arts plastiques.